premier contact avec les Kunas

Publié le par tinouma

Loys avait prévu un premier arrêt à Olbadia où nous étions sensés effectuer notre entrée. Nous sommes en approche, la baie est impraticable. Ca déferle de partout car nous avons du vent du Nord alors que nous attendions de l'Est. Il nous faut continuer notre route et trouver un mouillage abrité rapidement  car il n'est pas possible de faire des atterrissages de nuit aux San Blas. Mon premier contact avec les Kunas aura lieu à Porto Puerme où nous faisons la connaissance d’ Andréas venu en pirogue nous vendre sa marchandise. Il confectionne des paniers, nous présente les bracelets en perle et les mollahs  produits du travail des femmes Kunas. Il déballe aussi quelques légumes qui poussent sur l'île: des bananes plantains, de la patate douce, des avocats. Ici, les ressources sont faibles : pas de tourisme, peu de cultures et une pêche très aléatoire. Tout autour de nous, des pirogues s'agitent mais la baie n'est pas très grande, les nombreux pêcheurs  ne peuvent franchir la barrière car leurs frêles embarcations ne sont pas motorisées et la mer est forte. Nous, on a raté deux énormes prises : à plus de 8 nœuds, il est difficile de remonter du lourd! Surtout lorsqu'il s'agit d’un espadon de plus de 20 kg ! Encore un rapalas en moins !

 Andreas et sa famille nous accueillent l’après-midi avec la traditionnelle boisson sucrée élaborée avec de la banane plantain. Sa femme a accouché récemment d’un garçon qui ne portera un prénom que passé sa deuxième année. Ici, les femmes Kunas ne sont pas suivies médicalement et accouchent à la maison. Le bébé tète à volonté et passe de bras en bras ! Son corps est complétement recouvert de piqûres de moustiques ! Pas de soins pour eux non plus ! La famille manque de tout ! Andréas veut des piles, notre batterie usagée qu’il a repéré sur le bateau, il nous montre une paire de chaussures dont les semelles sont décollées et nous demande si nous pouvons effectuer une réparation ! Je distribue des sucettes et des gâteaux aux enfants qui sont ravis puis nous partons visiter le village voisin. 

Anachucuna est un village plus structuré .Il y a une école et l’instituteur nous accueille alors que les enfants sont en panique devant notre appareil photo. Certains se lèvent pour se cacher, d’autres plus curieux s’approchent de nous. Nous passons rapidement notre chemin pour ne pas gêner le cours. Une famille nous offre l’hospitalité, on nous sert de nouveau une  « cup of plantain drink ».Un jeune fredonne la « Marseillaise » et nous parle de la France. Ses connaissances me surprennent. Je lui demande s’il est instituteur car il nous montre des atlas scolaires. Gagné, ce jeune homme a fait ses études à Panama ! De bien belles rencontres se profilent !

Le lendemain, nous retournons chez Andréas car tous veulent voir les photos prises la veille. Ils sont agglutinés devant l’ordinateur et admirent leurs bouilles. Andréas nous montre des photos prises par d’autres plaisanciers venus leur rendre visite. Nous regrettons de ne pas avoir de photocopieur sur le bateau ! Sa femme m’apporte une assiette remplie d’IMG_1038.JPGune bouillie infâme. La deuxième cuillère est dure à avaler mais je ne veux pas l’offenser. Je tends l’assiette à Loys : «  Aide-moi s’il te plait ! » Nous repartons avec les cadeaux offerts par les deux familles : des bananes plantains et des légumes pour la « soupa » ! Quelle générosité alors qu’ils ont si peu !

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