Aruba

Publié le par tinouma

 

Nous sommes toujours à Aruba et plus précisément à Oranjestad où nous passons la plupart de notre temps à déplacer le bateau ! Notre premier mouillage effectué en pleine nuit était provisoire. Dès le lendemain matin, nous sommes allés mouiller le long des plages mais nous étions trop excentrés et ne pouvions relier le centre-ville en annexe. Nous décidons donc de nous déplacer et par la même occasion de rentrer dans la marina car nous avons très peu d'eau dans nos réservoirs. Nous ne sommes pas les seuls à manquer d'eau ! il n'y a que 2 mètres de fonds dans le port et  le sondeur se met en alarme. Loys préfère rebrousser chemin car nous risquons l'échouage !

Je consulte la cartographie, il y a un mouillage plus bas et nous distinguons quelques bateaux. A cet endroit, il est plus simple de se transférer à terre mais nous sommes en face de l'aéroport et le trafic est incessant : un atterrissage et un décollage toute les 10 mn environ (et non, je n'exagère pas !)Les transferts en annexe sont pour le moins acrobatiques et nous arrivons dégoulinants tellement l’île est venté. De toute façon, les autorités veulent nous voir et il n'est pas possible d'effectuer notre clearance à terre. il nous faut immédiatement présenter le bateau à Barcadera, un port situé un peu plus bas. Il est déjà 17 heures, on lève l'ancre, et on prépare la route à la carto. Je guide Loys, trouve l'alignement du chenal mais les bouées sont inversées. Nous sommes en zone 2 et devrions trouver des bouées rouges à tribord et vertes à bâbord. J'ai le contraire sur la carto et Loys n'est plus d'accord. Finalement, on ne tient pas compte des bouées et mouillons en face des services de l'immigration. Il est 18 h, est-ce l'heure de l'apéro ? En tout cas, personne ne daigne se déplacer et nous mettons chaloupe à la mer afin d'aller au-devant de ces messieurs. Bien compliqué tout ça ! Je reste sur le bateau et ne revois le capitaine qu'une bonne heure plus tard. Tout est en règle, on peut regagner notre mouillage mais il faudra revenir pour la sortie. C'est vraiment le parcours du combattant !

 Le week-end arrive et les avions ne cessent de nous passer sur la tête. Loys en a marre et décide de repartir sur le premier mouillage. Maintenant il nous faut trouver un moyen de transport pour regagner la ville mais je ne suis pas inquiète car l'endroit est hyper touristique. Des structures hôtelières monstrueuses se dressent en face de nous et il ne devrait pas être difficile de trouver des transports en commun qui desservent la ville.

 La langue officielle est l'allemand mais la langue natale est  le "papiemento". Une partie de la population parle l'anglais, l'autre l'espagnol et il y a 2 systèmes monétaires : le dollar et le florin. De quoi y perdre son latin !

Le vent souffle fort actuellement mais nous devrions pouvoir reprendre la route jeudi, date à laquelle nous bénéficierons d'une météo plus clémente pour franchir Capo Vela en Colombie.

 

Contexte historique

Aruba a un historique bien compliqué. Elle fait partie des ABC découvertes par C. Colomb. En 1653, la couronne d’Espagne se désintéresse de ces îles qui ne présentent aucun intérêt laissant la place aux hollandais qui s’y installent afin d’y implanter des bases de commerce maritime. Peter Stuyvesant nommé au poste de gouverneur, favorisa les plantations agricoles et fit exploiter les nombreux marais salants des 3 îles. Willemstad devint un port de transit incontournable. Il fut en revanche impitoyable avec les autochtones et capturait les Caiquetos pour les vendre comme esclave dans les Antilles. Malgré son intolérance religieuse, plus de 2000 juifs séfarades, fuyant l’inquisition, trouvèrent asile dans les ABC où ils fondèrent des entreprises commerciales. Les familles juives sont encore à l’heure actuelle, parmi les familles les plus prospères de l’île. En 1863, l’abolition de l’esclavage précipita ces îles dans un KO mais l’économie va de nouveau prospérer en 1919 grâce à la découverte de gisements de pétrole au Venezuela. La Deutch British Shell oil fit construire les deux plus grandes raffineries de pétrole attirant ainsi de nombreux immigrants dont 18% de la population de St-Martin. Pendant la seconde guerre mondiale, les américains y établissent une base militaire et assument ainsi la protection des îles hollandaises afin d’assurer la sauvegarde du combustible nécessaire à leurs armées. En 1973, le choc pétrolier entraine les ABC dans une nouvelle crise et Shell ferme ses portes en 1985. L’île se tourne alors vers le tourisme. Actuellement, plus de 20 paquebots par mois déversent chacun plus d’un millier de touristes sur les plages et les raffineries ont rouverts leurs portes grâce à de nouveaux accords passés avec le Venezuela en 1990.En 2009, la Hollande organise un référendum afin d’obtenir une indépendance. Le « non » s’il ouvrait la liberté, imposait aux iliens de payer leurs dettes vis-à-vis de la couronne hollandaise (plus de 2 milliards d’euros). De plus, les 3  piliers de l’économie de l’île (les compagnies pétrolières du Venezuela, les investisseurs financiers des banques offshore et l’industrie du tourisme menaçaient de se retirer. Ce chantage économique et la peur de l’avenir a généré le « oui » 

 

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